Le grand départ

Chapitre 5

Le roi n’ignorant rien de ces rencontres multiplie les fêtes pour le distraire tout en le faisant garder toujours plus étroitement. Malgré la naissance de son fils Rahula, le Bodhisattva décide de renoncer au monde.

En son vingt-neuvième anniversaire, de nuit le prince décide de la sortie de famille. Malgré l’opposition de Mara, le dieu tentateur, il traverse plusieurs royaumes et pour affirmer son choix se coupe sa chevelure, échange ses vêtements princiers contre ceux d’un simple homme et renvoie son écuyer.

Désormais le prince Siddhartha est le religieux itinérant Gautama. Recevant l’hospitalité des uns et des autres, il gagne le royaume de Vaiçali et intègre les disciples d’Arada Kalapa, maître brahmanique. Comprenant que cette doctrine ne peux conduire à la totale extinction de la souffrance, il décide de chercher un autre maître et se dirige vers la capitale du Magadha. Il se joint aux nombreux disciples d’Udraka Ramaputra mais la doctrine qu’il enseigne ne réponds pas non plus à son attente alors il décide de s’éloigner jusqu’à que cinq autres homme décident de le suivre. N’ayant pu trouver le maître espéré, Gautama devenu le Cakyamuni – le sage des Cakya – décide de découvrir par lui même la voie du salut et recourt à diverses pratiques ascétiques. 

Le Bodhisattva tombe dans un état de faiblesse extrême, ses facultés s’obscurcissent. Mara, le mal personnifié l’engage à constater son échec. C’est alors que la déesse Indra lui apparait, jouant du luth à trois cordes. 

Pinçant successivement chacune des trois cordes de son instrument, Indra en tira des sons fort différents les uns des autres : la première corde, trop tendue – métaphore de la pratique de l’ascèse – rendit une sonorité grinçante et déplaisante par son agressivité, allant même jusqu’à se rompre. La deuxième, trop lâche – renvoyant au caractère émollient d’une vie de trop grand confort – délivra un son incertain et à peine audible. La troisième corde, correctement tendue, produisit enfin une vibration agréable et remplie d’harmonie.

Gautama décide donc de mettre fin à sa vaine ascèse et entreprend de retrouver son apparences et ses forces vives. Du linceul d’un cadavre il se fait un vêtement de religieux et peux des lors quêter sa subsistance pour enfin attendre le but poursuivi depuis bientôt dix années. Ses cinq compagnons ne comprennent pas cet abandon des austérités qui leur semble une démission et le quittent.