Chapitre 4
La sagesse ou panna , est un terme souvent traduit par «sagesse», «intelligence» ou «compréhension». Il est décrit dans les commentaires comme la compréhension de la vraie nature des phénomènes. C’est la capacité de comprendre les trois caractéristiques de toutes choses: anicca (impermanence), dukkha (insatisfaction ou souffrance) et anatta (non-soi)
En tant que sagesse, on en distingue trois formes:
- la sagesse obtenue par l’audition des instructeurs ou la lecture des textes ;
- la sagesse obtenue par la réflexion, l’examen rationnel, l’analyse intellectuelle ;
- la sagesse obtenue par l’expérience personnelle, le développement de l’esprit (vipassana).
Ce que l’on appelle compréhension est en réalité un ensemble de croyances, d’associations mentales qui représente notre vision de la vie, et qui nous conditionne face à nos décisions, nos aspirations et nos actes. Elle relie les deux composantes du Bouddhisme, soit la doctrine et la pratique. Le Bouddha affirme que rien n’est plus responsable de la souffrance que les vues erronées, et qui rien n’est plus générateur d’états profitables et de bonheur que les vues justes.
La Compréhension Juste ouvre toute la voie ; elle donne une direction à tous les autres facteurs. Elle nous permet de comprendre notre point de départ, notre destination, et les étapes successives à aborder dans l’évolution de la pratique. Essayer de s’engager dans la pratique sans un fondement de compréhension juste, c’est risquer de se perdre dans la futilité d’un mouvement sans direction. Agir ainsi peut être comparé à partir quelque part en voiture sans consulter une carte ni écouter les conseils d’un conducteur avisé. On peut monter en voiture et commencer à rouler mais on risque fort de s’éloigner de sa destination au lieu de s’en rapprocher. Pour arriver à l’endroit désiré, il faut avoir une idée de la direction générale et des routes qui mènent au but. Les mêmes considérations s’appliquent à la pratique de la voie, qui se place dans un cadre établi par la Compréhension Juste.