Prendre refuge

Chapitre 2

Si prendre refuge ne fait pas encore sens pour vous, vous pouvez tout à fait commencer à pratiquer seulement la méditation dans un premier temps et lire des enseignements.

On ne devient pas bouddhiste par la naissance ou par un baptême mais par un engagement personnel dont l’expression formelle s’appelle la “Prise de Refuge” dans les “Trois Joyaux” : le Bouddha, le Dharma et le Sangha. Cette “profession de foi” marque l’entrée dans la communauté des disciples – le Sangha – et le souhait de suivre l’enseignement – le Dharma – de celui qu’on appelle “l’Eveillé” – le Buddha.

Le terme de “sarana”, qu’on traduit généralement par “refuge”, n’est pas à comprendre comme un endroit où l’on se réfugie pour fuir ou échapper au malheur. Etymologiquement, “sarana” veut dire “point d’appui”, “source de lumière”. Les Trois Joyaux sont donc les fondements de la pratique, sur lesquels on prend appui pour marcher sur la Voie, Trois Joyaux qui illuminent les ténèbres de l’ignorance.

Même si, en principe, cet engagement ne regarde que soi et peut donc être pris “en solitaire”, il est généralement formulé au cours d’une fête ou d’une cérémonie, publique ou privée, en présence d’un maître ou de pratiquants déjà confirmés, le plus souvent devant une statue de Bouddha.

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La prise de refuge n’est pas une déclaration solennelle qui engage à vie celui qui la prononce ; elle est d’ailleurs souvent reformulée, parfois même plusieurs fois par jour, et la récitation de la formule traditionnelle est aussi considérée, dans certaines pratiques de méditation, comme un moyen de fixer l’esprit et de renforcer la motivation du pratiquant.

La prise de refuge

telle qu’elle est récitée traditionnellement, en Pali

on commence par rendre hommage au Bouddha :
namo tassa bhagavato arahato samma-sambuddhassa
namo tassa bhagavato arahato samma-sambuddhassa
namo tassa bhagavato arahato samma-sambuddhassa

puis on prend refuge dans les Trois Joyaux
buddham saranam gacchami
dhammam saranam gacchami
sangham saranam gacchami

dutiyampi buddham saranam gacchami
dutiyampi dhammam saranam gacchami
dutiyampi sangham saranam gacchami

tatiyampi buddham saranam gacchami
tatiyampi dhammam saranam gacchami
tatiyampi sangham saranam gacchami

on commence par rendre hommage au Bouddha :
Hommage à lui, le Parfait, le Bienheureux, l’Eveillé
Hommage à lui, le Parfait, le Bienheureux, l’Eveillé
Hommage à lui, le Parfait, le Bienheureux, l’Eveillé

puis on prend refuge dans les Trois Joyaux
Je vais vers le Bouddha comme vers un refuge
Je vais vers le Dhamma comme vers un refuge
Je vais vers la Sangha comme vers un refuge

Je vais vers le Bouddha comme vers un refuge
Je vais vers le Dhamma comme vers un refuge
Je vais vers la Sangha comme vers un refuge

Je vais vers le Bouddha comme vers un refuge
Je vais vers le Dhamma comme vers un refuge
Je vais vers la Sangha comme vers un refuge

La formule est répétée en tout trois fois, autant pour marquer la vénération aux trois Joyaux que pour s’assurer que le récitant les prononce, au moins une fois, en toute conscience. Le moine conclut par  “tisarana-gamanam nitthitam” – le triple refuge est complet.